Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Patchwork
16 décembre 2009

De Kyoto à Copenhague

6a00d83451b18369e2011571707ec7970b_450wiCette fois, les représentants des pays en développement sont présents. Et comme ces pays aimeraient… se développer,  il sera plus difficile de parvenir à un accord.

Les promesses du protocole de Kyoto
En 1992, le Sommet de la Terre à Rio a ouvert la voie et marqué la prise de conscience internationale concernant les risques du changement climatique. Il y a plus d’une décennie, la plupart des pays se sont joints à un traité international, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui reconnu pour la première fois une origine humaine dans l’augmentation des gaz à effet de serre.
Le protocole de Kyoto, signé en décembre 1997, est un prolongement essentiel de cette convention. Il traduit les engagements de 38 pays développés qui se sont engagé à réduire de  5,2% leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 1990. L’Union européenne visait alors une réduction de 8% (objectif partagé entre les 15 États membres), les Etat-Unis 7% et le Japon de 6%.
Mais en 2001, l’élection de George W.Bush marque un tournant dans les négociations. Le président affirme son opposition au protocole, précisant que son application pénaliserait l’économie américaine. Washington critique également le fait que les pays en voie de développement comme l’Inde ou la Chine ne soient soumis à aucune règle. Les Etats-Unis, qui à eux seuls émettaient à l’époque 30 à 35% du total des gaz à effet de serre d’origine humaine se retirent du projet.
En 2002, l’Union Européenne, le Japon, la Chine et le Canada ratifient le traité. La mise en œuvre effective du protocole de Kyoto intervint le 16 février 2005, suite à la ratification de la Russie en 2004. Il était convenu au départ, que le protocole entrerait en vigueur lorsque l’ensemble des pays concernés représenteraient au moins 55% des émissions mondiales de C02 de 1990, désormais chose faite. En février 2009, 181 États sont signataires. En ce qui concerne les pays en voie de développement, ils n’ont jusqu’alors qu'une obligation d'inventaire de leurs émissions.

Kyoto : quel bilan ?
Parmi les bons élèves, on retrouve la Russie en tête avec une réduction de 34% de ses émissions de GES, suivi de l’Allemagne (-21%), et de Royaume-Uni (-18%). La France reste relativement stable du fait de son énergie nucléaire. Les mauvais élèves ont au contraire laissé s’aggraver leur niveau de pollution, comme l’Espagne (+ 53%) et l’Australie (+30%). Au final, les engagements n’ont pas été honorés. Au lieu des 5,2% fixées, la diminution globale n’a pas excédé les 2,5%. La faiblesse des résultat s’explique en partie par le fait que le protocole de Kyoto tablait sur la mobilisation volontaire des Etats et n’a donc prévu aucune mesure de rétorsion envers ceux qui ne respecteraient pas leurs engagements. Cela changera peut-être dans le prochain traité. En dépit de ces résultats,  le Protocole a permis de mettre fin aux émissions sans limites des GES. Les pays industrialisés se sont associés à la lutte contre le réchauffement climatique, dont ils ne se sentaient pas concerné jusque-là.

Copenhague aura du mal à mettre tout le monde d’accord.
D’un côté, les pays en voie de développement, menés par la Chine et l’Inde sont favorable au maintient du protocole de Kyoto. Mais ils considèrent que cet  accord constitue l’expression de la responsabilité historique des pays développés dans le phénomène du réchauffement climatique. Par conséquent, pour eux,  les pays industrialisés devraient dédommager les pays en développement pour les coûts de la lutte contre le réchauffement. Il voient d’un mauvais œil un traité qui limiterait leurs propres émissions de GES, car ils craignent que cela n’entrave leur développement industriel et réduise meurs perspectives des croissances économique.
A l’opposé, Washington attend un engagement plus net de ses voisins : « Les Etats-Unis n'iront pas à un accord sans que les plus grands pays en développement s'impliquent et prennent des actions réelles" selon une déclaration Todd Stern , chef de leur délégation. Les relations entre les Etats-Unis et la Chine tournent au duel.

L’Europe en position de leadership
A l’issue de cette première semaine de négociation et malgré les tensions, un premier projet d’accord a vu le jour. Ce texte « brouillon », rédigé par le diplomate maltais Michael Zammit Cutajar servira désormais de base aux discussions. Il pose la limite d’une hausse de la température de la planète de 1,5°C ou 2°C (à fixer). Il indique également un objectif spécifique pour les pays industrialisés qui devront réduire leurs émissions, en 2050, de plus de 75%. Mais il ne tranche pas entre contributions volontaires des États et prélèvements automatiques.
Au même moment, l’UE a annoncé une aide directe aux pays pauvres de 7,2 milliards d'euros étalée sur trois ans. Le chèque européen doit financer un pot mondial abondé par les nations les plus riches de près de 7 milliards d’euros par an. L’objectif visé est de permettre aux pays pauvre de supporter les effets négatifs du changement climatique et de leur assurer un développement peu polluant. Pourtant, cette contribution est loin de satisfaire les pays en voie de développement qui regrettent que l’UE ne se soit pas engagée à long terme. Ainsi, la Chine estime «que le financement à court terme n'est pas la réponse» tandis que le représentant du G77 - regroupant 130 pays en développement - la juge tout simplement «insignifiante». Les chefs d’Etat se réuniront vendredi 18 décembre.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Patchwork
Newsletter
Publicité