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Patchwork
20 novembre 2009

Une mélodie des profondeurs

Exposition Videodrones de Celeste Boursier-Mougenot, au  Musée national Marc Chagall

videodrone_okIls étaient nombreux, samedi 7 novembre, réunis dans le hall du Musée Chagall de Nice. Nombreux, en file indienne, à attendre leur tour pour découvrir Videodrones. La nouvelle œuvre de Celeste Boursier-Mougenot intrigue.  A travers une vitre qui donne sur le jardin,  les visiteurs peuvent déjà apercevoir  un bassin dans lequel évoluent des poissons rouges. Un bassin dans lequel trône un curieux dispositif : des aquariums sans poissons, devenus   le berceau de caméras, et de capteurs pour l’occasion.

Après quelques minutes d’attente, le brouhaha des interrogations  s’évanouit et laisse place à une atmosphère « océanique ».  A l’intérieur,  sur des écrans géants, sont projetées les images captées par les caméras à l’intérieur de la marre. Le visiteur se retrouve ainsi face à des poissons rouges géants. L’expérience visuelle est accompagnée, en simultanée, par une ambiance sonore. La circulation des poissons dans la mare crée des impulsions, similaires au son du filtre d’un aquarium.  Le volume du son augmente au fur et à mesure que les poissons s’approchent de la caméra. Il crée ainsi une musique composée à partir de capteurs installées dans les aquariums.

Une œuvre musicale  « naturelle »
Céleste Bousier-Mougenot est également compositeur.  Dans Videodrones, il cède à l’environnement la création mélodique, il donne une forme plus autonome à la musique. Celeste Bousier-Mougenot utilise le vivant et crée ainsi une œuvre animée par un mouvement naturel. L’exposition actuelle est la sixième version du concept Videodrones. L’artiste adapte chacune de ses oeuvres à l’environnement de ses lieux d’exposition.

Une musique ou du bruit ?
Chacun est libre d’apprécier les sensations sonores comme il l’entend. Peut- être était-ce du à un dysfonctionnement dans le dispositif, mais ce samedi, il était difficile de percevoir une certaine  musicalité.  Un visiteur  n’a pas manqué de le souligner : « C’est un art souffrant, ce bruit m’insupporte ».  Alors si la musique n’était pas évidente, les interprétations elles, étaient bien présentes. Pour certains, au-delà d’une expérience sonore, il faut voir dans l’œuvre de Celeste Boursier-Mougenot une sorte de processus inversé : les visiteurs se retrouvent à leur tour enfermés, observés par des poissons rouges libérés. « On est disposés comme des poissons dans un bocal » remarque Eichi Aoki, photographe.Pour Gérard Ayache, avocat : « Dans la religion juive, le poisson qui a toujours les yeux ouverts symbolise l’œil de Dieu qui veille sur nous. »

Chacun propose sa propre interprétation.  Face à une œuvre d’art contemporaine, les réactions sont toujours personnelles, parfois même étonnantes. Le titre de  l’oeuvre d’ art, nous offre peut-être une piste de réflexion ? Videodrones, une allusion subtile à Videodrome, un film culte de  David Lynch: où le monde virtuel prend le pas sur le monde réel, où l’observateur devient objet d’observation.      

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